Zadig rencontre le « serpent » de son rêve prémonitoire: ce chapitre marque un tournant dans la destinée de Zadig.
Amour pour Astarté:
- Elle est bien supérieure à Sémire et à Azora: elle est un personnage beaucoup plus positif
Nous nous adorons, et nous craignons de nous aimer ; nous brûlons tous deux d'un feu que nous condamnons.
- Zadig et Astarté souffrent de cet amour illégitime
- D'après Cador, Zadig est beaucoup plus prudent que la reine:
Vous résistez à votre passion avec plus de force que la reine ne combat la sienne, parce que vous êtes philosophe et parce que vous êtes Zadig.
Le danger pour Zadig vient du fait qu'Astarté, amoureuse, n'agit plus comme femme sensible et oublie son rôle d'épouse et de reine:
[...] Astarté est femme ; elle laisse parler ses regards avec d'autant plus d'imprudence qu'elle ne se croit pas encore coupable.
Astarté n'a pas conscience de ce qu'elle fait: elle vante Zadig au roi, son rival, et parle à ses femmes qui sont pourtant des espionnes.
Zadig est présenté comme un être raisonnable, ravagé par la passion (métaphore traditionnelle du feu / de la passion qui brûle). Il lutte sans cesse contre cet amour, mais il en souffre. On retrouve ici l'idée de la nature double de l'être: corps et âme ; mais si le cœur s'enflamme, la raison est désarmée. Zadig place les valeurs morales au-dessus de sa sécurité.
Le roi prend des signes fortuits pour des preuves indubitables. Sa conclusion est pourtant juste, ce qui entraîne à nouveau le malheur de Zadig. Heureusement, il y a la vertu qui vient sauver Zadig qui n'est coupable que « d'un crime involontaire » (cf. l'amour est incontrôlable).
L'amour cause la perte de Zadig: il perd son pouvoir et son bonheur. De ministre, qui était au sommet de la gloire, il devient un « illustre fugitif ». La prédiction du perroquet et du songe se vérifient.
Critiques
- Hypocrisie de la société: Cador qui conseille à son ami de consommer l'amour, mais Zadig placera les valeurs morales au-dessus de sa sécurité (cf. ligne 65). Le cynisme de cet ami dénonce l'hypocrisie sociale, qu'il faut tromper tous les yeux.
- Abus de pouvoir (roi Moabdar)
(cf. voir Le pouvoir, le despotisme dans Zadig)