Question de développement

Montrez que le roi, le brigand et le pêcheur sont autant de personnages qui font évoluer Zadig !


Intro:

  • Zadig est un conte philosophique qui se présente comme un roman d'apprentissage
  • Les expériences que Zadig fait, ainsi que les personnages qu'il rencontre assurent son évolution

I) Le roi Moabdar:

  • Zadig doit prendre la fuite à cause de la jalousie vengeresse de Moabdar
  • Zadig quitte donc le monde de la jeunesse, il fait l'apprentissage de l'altérité
  • Le sens de la vie / destinée se substitue à la recherche de son bonheur

II) Le brigand Arbogad:

  • Son exemple montre qu'il faut lutter, ne pas baisser les bras
  • Tout est subordonné au profit, également les femmes: une composante de son bonheur?
  • Le bonheur du brigand repose exclusivement sur le crime
  • Ainsi, Zadig est confirmé dans son pessimisme, mais son attitude changera avec cette rencontre: il comprend qu'il ne faut pas se perdre en lamentations ni se donner à la résignation
  • On pourra dire qu'Arbogad devient un exemple pour Zadig

III) Le pêcheur:

  • Le pêcheur se croit le plus malheureux de tous les hommes
  • Zadig est surpris de voir qu'il y a quelqu'un qui partage sa condition: il n'est pas le seul à souffrir des injustices et des malheurs
  • Ainsi, la douleur se relativise: il se sent à présent moins seul et moins malheureux
  • Riche de la leçon d'Arbogad, Zadig réagit et agit: il persévère dans la voie de la vertu (n'accepte pas la proposition d'Arbogad) mais applique la leçon qu'il a reçue lors de sa rencontre avec le brigand et va de l'avant!

Conclusion:

  • L'expérience et la sagesse le mènent finalement vers le bonheur recherché!

Zadig ou la Destinée est un conte philosophique dont la deuxième édition allongée date de 1748 et écrit par Voltaire, un représentant des Lumières. Tout en s'étant inspiré des contes des Mille et Une Nuits, Voltaire a lui aussi insisté sur le charme et le merveilleux de l'Orient. Dans la suite, nous allons analyser, à travers trois personnages, l'évolution de Zadig. Pour cela, nous commençons avec le roi Moabdar, pour ensuite passer au brigand Arbogad et finir avec le pêcheur.

Commençons par le roi Moabdar. Ce dernier est un personnage plutôt négatif qui arrive à désillusionner Zadig en ce qui concerne la politique. À partir du chapitre V, le roi semble devenir un monarque éclairé qui règne dans son empire tout en étant juste et non plus tyrannique. Cependant, la jalousie prend le dessus et Zadig doit fuir. Ainsi, Zadig a découvert la dangerosité du despotisme et que le pouvoir d'une seule personne suffit pour décider de la mort ou de la vie. On prend Zadig l'illusion d'un pouvoir éclairé et il apprend surtout que la méchanceté est omniprésente dans le monde. De plus, Zadig est à nouveau confronté au fait que des choses fortuites contrôlent son destin. L'antihéros du livre a tiré trop tôt une conclusion générale, à savoir qu'il est finalement heureux. Le roi Moabdar fait donc évoluer Zadig dans la mesure où ce dernier remarque qu'il n'est pas si évident de trouver le bonheur et que nous, en tant qu'Hommes, sommes incapables de comprendre notre destin.
Un autre personnage très important dans l'évolution de Zadig est Arbogad, le brigand. Arbogad raconte à Zadig comment il est devenu si heureux, comment il a pu devenir à partir d'un grain de sable un diamant. Le brigand explique qu'il a pris son destin en main et qu'il a ainsi lutté contre les injustices sociales. Il est d'avis que la Terre appartient également à tous les hommes et c'est la raison pour laquelle il a acquis sa position à travers la méchanceté. Ainsi, le système des valeurs de Zadig est complètement détruit et il commence à douter de l'existence de la Providence. Il ne comprend pas comment Arbogad, en tant que méchant, peut être heureux, alors que Zadig, lui, a toujours été le véridique et le juste. La rencontre avec Arbogad fait évoluer Zadig en lui montrant qu'il existe une certaine liberté humaine. Il comprend qu'il doit commencer à devenir plus actif et non plus se soumettre aux différentes choses. Le brigand est un miroir négatif de Zadig ; Zadig ne se résout pourtant pas à imiter cet exemple. Mais ce qu'il comprend, c'est qu'il ne suffit pas de lamenter de se résigner.
Passons finalement au pêcheur. Ce dernier, tout comme Zadig aussi, croit être le plus malheureux de tous les hommes. En rencontrant le pêcheur, Zadig remarque que le malheur est omniprésent dans le monde, et le plus important, qu'il fait partie de la vie. Cependant, après avoir compris qu'il est la cause du malheur du pêcheur, Zadig agit tout en jouant le rôle de la Providence par rapport au pêcheur. Riche de la leçon d'Arbogad, Zadig réagit et agit. Il persévère dans la voie de la vertu, mais applique la leçon qu'il a reçue lors de sa rencontre avec Arbogad et va de l'avant. De plus, Zadig se sent à présent moins seul et moins malheureux, c'est-à-dire sa douleur se relativise.

En guise de conclusion, on peut remarquer que les trois personnages, qui sont des personnages fonctions, ont pu faire évoluer Zadig dans la mesure où il a compris que son destin est contrôlé par la Providence, sans qu'on lui prend la liberté humaine que Leibniz nie dans sa théorie.


(<- Veuillez retourner ici aux questions de développement)
(<- Veuillez retourner ici à la table des matières (page principale))