Chapitre XIX - « Les Énigmes »

Situation

Suivant l'ordre de l'ange, Zadig arrive à Babylone. Ce n'est pas un hasard qu'il arrive pour la deuxième épreuve qui examine la sagesse du futur roi ... Les expériences passées ont encore accru ses connaissances et sa sagesse. Il a encore assez de crédit auprès des Babyloniens pour être admis à l'épreuve. Ainsi, Zadig l'emporte contre Itobad ; la sagesse l'emporte contre l'orgueil. La savoir-faire et le courage l'emportent contre l'intrigue. Même sans armure, Zadig l'emporte sur Itobad. Zadig est proclamé roi et époux d'Astarté (fin heureuse du conte traditionnel).

Apprentissage de Zadig

  • Tous ses malheurs ont contribué à assurer son bonheur

  • Ainsi, Zadig exécute le deuxième ordre de l'ange Jesrad: il adore la Providence au lieu de se plaindre

  • La situation de Zadig a évolué depuis le début: il obtient une réponse aux questions métaphysiques formulées à la fin de chacune des parties.

  • Sa situation était instable au début puisqu'il manquait d'expérience, il ne l'a pas pu comprendre au début

  • Maintenant, en tant que roi, il a en plus de la puissance. Il peut mettre en pratique ses idées sages et instaurer un régime correspondant au despotisme éclairé

  • Il règle d'emblée la destinée des différents personnages:

    • Il freine la violence d'Arbogad, le brigand, en lui offrant richesse et pouvoir dans le bon camp
    • Il exécute la promesse faite à Sétoc et fait la fortune de celui-ci en le plaçant à la tête du commerce de Babylone
    • Il remercie son ami Cador pour tous ses services et le nomme conseiller du roi
    • Il se montre reconnaissant envers le nain muet
    • Il s'engage pour que justice soit faite pour le pêcheur: on lui donne une maison et on oblige Orcan à le dédommager
    • Il console matériellement Sémire et Azora
    • « L'Envieux m[eurt] de rage et de honte » ; il se punit donc lui-même
  • Zadig agit avec tolérance

  • Son règne repose sur le principe de la justice et de l'amour: il devint un roi éclairé et gouverne en tant que tel

  • La fin est celle d'un conte: les bons sont récompensés, les méchants sont punis et tous vivent heureux en paix:

    Zadig fut roi, et fut heureux. Il avait présent à l'esprit ce que lui avait dit l'ange Jesrad. Il se souvenait même du grain de sable devenu diamant. La reine et lui adorèrent la Providence. (ll.90-93)

    L'empire jouit de la paix, de la gloire et de l'abondance ; ce fut le plus beau siècle de la terre: elle était gouvernée par la justice et par l'amour. On bénissait Zadig, et Zadig bénissait le ciel. (ll.110-114)

Au moment où il rédige Zadig, Voltaire croit encore que le bonheur individuel et le bonheur social sont conciliables. Pour accéder au bonheur, il faut d'abord accéder à la sagesse et l'Homme doit accepter qu'il n'est pas entièrement libre, mais soumis à la Providence, à la sage gouvernance de Dieu.

Le leçon de Zadig est de comprendre / d'apprendre à se contenter de cette incomplétude, à ne plus se poser des questions auxquelles l'Homme ne peut pas répondre.

(cf. voir Zadig et la question de la Providence)


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