La solidarité de Rambert

Rambert, qui s'est engagé dans les formations sanitaires volontaires en attendant de quitter la ville et de rejoindre sa femme, vit une évolution. En effet, alors qu'il a enfin un rendez-vous avec ses passeurs, il rejoint Rieux pour lui annoncer qu'il a décidé de rester: « Rambert dit qu'il avait encore réfléchi, qu'il continuait à croire ce qu'il croyait, mais que s'il partait, il aurait honte. Cela le gênerait pour aimer celle qu'il avait laissée. Mais Rieux se redressa et dit d'une voix ferme que cela était stupide et qu'il n'y avait pas de honte à préferer le bonheur.» Rambert est d'accord, mais ajoute: «il peut y avoir de la honte à êter heureux tout seul. » (p.212)

Les deux hommes se sont rapprochés dans la mesure où Rieux est plus clair dans ses propos et souligne qu'il réserve une place au bonheur alors même qu'il consacre sa vie entière à la lutte contre la peste. Pour ce qui est de Rambert, il a compris l'attitude du docteur et vient même à la partager: il s'engage dans la lutte contre le fléau et renonce à la recherche du bonheur égoïste qui, au départ, était la seule cause. Rambert explique: « J'ai toujours pensé que j'étais étranger à cette ville et que je n'avais rien à faire avec vous. Mais maintenant que j'ai vu ce que j'ai vu, je sais que je suis d'ici, que je le veuille ou non. Cette histoire nous concerne tous. » (p.212) Rambert choisit la solidarité au nom d'une certaine conception du bonheur et de la dignité. Rieux réagit en soulignant une fois de plus qu'il ne prétend pas être sur la voie de la vérité et en expliquant que les ciconstances demandent un engagement concret plutôt que des réflexions philosophiques. (p.213)

(cf. voir Les personnages et le différentes attitudes devant la peste)


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