Chapitre XVII - « Les Combats »

Situation

  • Après l'arrivée de la reine à Babylone, on prévoit une épreuve en deux temps pour déterminer « le plus vaillant et le plus sage » qu'Astarté épousera et qui, de ce fait occuperait « la première place du monde, qui serait celle de mari d'Astarté et de roi de Babylone » (ll.7/8)
  • Astarté a envoyé une lettre à Zadig et l'attend à Babylone pour qu'il participe au concours
    • Parodie du roman chevalresque (en opposition au conte oriental): combat viril qui met en jeu l'obtention de la Dame récompense du courage. La question du mérite contre la chance est relancée: obtenir la Dame en récompense du courage // connaître le bonheur en menant une vie vertueuse (cf. fiction au service de l'interrogation philosophique, principe classique « plaire en instruisant »): le chevalier blanc et le chevalier vert relancent la question si ce sont toujours les bons qui sont heureux. Pour l'instant, le conte semble infirmer cette thèse: comme si souvent dans les chapitres précédents, les lois logiques de la morale qui voudraient qu'un vertueux soit heureux (le pêcheur, Astarté) tandis qu'un voleur immoral ne le soit pas, sont violées

Conte et philosophie: Voltaire réunit deux éléments en somme antithétiques. Le conte est un genre oral et populaire, la philosophie est réservée aux élites.
Le conte a une fin prévisible, la traditionnelle fin heureuse. Veut-il faire entendre que la question philosophique qu'il illustre dans Zadig, la destinée humaine est fixée comme on peut prévoir la fin d'un conte? Voltaire écrit des contes par esprit de dérision, pour amuser un public cultivé. Son but n'est pas de philosopher doctement, mais de toucher facilement les lecteur en les amusant pour vulgariser des idées comme celles de la philosophie leibnizienne. Il n'y a pas d'argumenation, pas d'examen rationnel. Zadig sert d'exemple pratique et non d'argument théorique au problème de la destinée humaine. Zadig est un récit initiatique. Voltaire fait voyger son protagoniste à travers le temps et les cultures ; les différentes aventures de sa marionnette illustrent la thèse à discuter.

Personnages

  • Zadig, qui est courageux et sage
  • Astarté
  • Itobad, le chevalier vert qui ne respectera pas les valeurs chevaleresques. Il est vaniteux, peu courageux, très maladroit, sot, facilement manipulable, méchant, déloyal, orgueilleux car il ne sait pas reconnaître la supériorité de son adversaire d'où la colère, l'aggressivité et l'exaspération de Zadig (ll.134-135)

Apprentissage de Zadig

  • Alors que Zadig était sur le point de rejoindre légitimement Astarté et d'être roi de Babylone, un nouvel obstacle surgit et cause sa chute

  • Toujours le même schéma: bonheur apparent, montée en dignité, disgrâce, réflexions sur la destinée humaine. On peut à nouveau remarquer qu'il s'agit bien d'un récit cyclique (cf. voir Profil p.57)

  • Zadig reprend les malheurs passés:

    Il se promenait sur les bords de l'Euphrate, persuadé que son étoile le destinait à être malheureux, sans ressource, repassant dans son esprit toutes ses disgrâces, depuis l'aventure de la femme qui haïssait les borgners jusqu'à celle de son armure. (ll.140-144)

  • Mais Zadig réagit enfin:

    Il lui échappa enfin de murmurer contre la Providence, et il fut tenté de croire que tout était gouverné par une destinée cruelle qui opprimait les bons et qui faisait prospérer les chevaliers verts. (ll.147-151)

  • Cependant, Zadig ne passe pas réellement à la révolte


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