Situation
- Sur son chemin entre l'Arabie Pétrée et la Syrie, alors qu'il passe près d'un château assez fortifié, Zadig et son valet sont attaqués par des Arabes armés
- Le chef des brigands, Arbogad, qui est impressionné du couragde de Zadig qui se défend contre une multitude d'attaquants, vient délivrer les deux voyageurs et laisse sa liberté à Zadig
Personnages
- Arbogad est un personnage ambivalent ; son nom signifie le « rapace »
[...] mais il faisait quelquefois de bonnes actions parmi une foule de mauvaises. (ll.22-23)
Arbogad incarne la nature humaine en ce qu'elle a d'immoral, il incarne emblématiquement le bonheur et la réussite des méchants - Sétoc et Arbogad sont des personnages moins schématiques que ceux de la première partie
Apprentissage de Zadig
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En soupant avec le chef des brigands, Zadig apprend comment Arbogad, lui-même initialement « au désespoir de voir que dans toute la terre, qui appartient également aux hommes, la destinée ne [lui ait] pas réservé [s]a portion », a décidé de devenir brigand pour remédier à cette injustice: c'est une belle leçon pour ce juste, ce véridique
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De valet, Arbogad est devenu seigneur, de grain de sable, il est devenu diamant pour protester contre l'injustice sociale. En volant, il a fait cesser l'injustice sociale
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Arbogad propose à Zadig d'ailleurs de l'enrôler
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Zadig apprend que Moabdar était devenu fou et a été tué, que depuis tout est en confusion dans Babylone
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Zadig s'inquiète pour le sort d'Astarté
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Les repères de Zadig sont troublés et il en est confus, passe une nuit agitée et obtient finalement la permission de partir
L'empire est déchiré, et ce brigand est heureux. Ô fortune! ô destinée! un voleur est heureux et ce que la nature a fait de plus aimable a péri peut-être d'une manière affreuse, ou vit dans un état pire que la mort. Ô Astarté! qu'êtes-vous devenue? (ll.97-101)
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Ainsi plongé dans ses réflexions sur tous les contretemps et toutes les infortunes qu'il avait éprouvés, il se met en route vers Babylone
Zadig marchait inquiet, agité, l'esprit tout occupé de la malheureuse Astarté, du roi de Babylone, de son fidèle Cador, de l'heureux brigand Arbogad, de cette femme si capricieuse que les Babyloniens avaient enlevée sur les confins de l'Égypte ; enfin de tous les contretemps et de toutes les infortunes qu'il avait éprouvés. (ll.109-114)
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Tout le système des valeurs de Zadig est perturbé: il n'y a que les méchants qui réussissent, il n'y a que le crime qui paie. Zadig est confirmé dans son pessimisme
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Contrairement à Zadig, le brigand ne se perd pas en lamentations ni dans la résignation: il lutte contre son destin premier et ne l'accepte pas comme une fatalité. Il agit et se libère de sa condition en commettant le mal
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Arbogad est le miroir inversé / négatif de Zadig
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Zadig reprend sa quête: métaphore de la vie qui est une errance. Souvent, elle nous semble absurde (cf. les épisodes les plus invraisemblables s'enchaînent) et pourtant Voltaire nous prépare progressivement à l'idée d'une harmonie universelle où chaque élément, quelque fortuit qu'il paraisse, a sa place